St Johns College - Yearbook (Annapolis, MD)

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variees, ainsi que llinsouciance de la jeunesse, lleffacaient de plus en plus de sa memoire, jusqu' at la Hn il n'y pensait plus. Les deux annees de croisee allaient finir, et le vaisseau avait deja pris son cours vers la patrie, lorsqu, un jour il s'approcha dlune ile magnifique, toute couverte de la vegetation riche et admirable de la zone torride, En la voyant surgir de l'eau sous le soleil bleme du matin, on aurait dit une emerande incrustee dans de l'or. Le prince exprima aussitot au capitaine le desif d'y aborder. Mais celui-ci lui repondit que c'etait impossible, que cette ile etait habitee par des amazones, qui tuaient infailliblement tout homme qui oserait y mettre le piedg que de temps en temps un temeraire s'etait hazarde diy penetrer et avait disparu d'une maniere mysterieuse. Loin de detourner le prince de son projet, le conte du capitaine avait, au con- traire, stimule son desir de visiter cette ile redoubtable, Cletat le fruit defendu, partant exquis. ' L'occasion lui. etait favorableg a cause d'un calme, le vaisseau etait force de passer la nuit pres de llile et avait jete l'ancre. Quand tout le monde a bord sletait endormi, le prince quitta clandestinement sa cabine, monta sur le pont et, de la, se laissa glisser dans une nacelle qu'il avait preparee d'avance. Lille lui apparaissait gigantesque dans le clair de lune et plus mysterieuse que jamais. ll se mit aussitot at ramer, jugeant dans la lueur trompeuse la distance plus petite qulelle n'etait en verite. Apres un dur travail, il y abmfda enfm, et, at bout de forces, se jeta sur la plage pour s' endormir aussitot. L I Le soleil s'etait leve et baignait llile dans une limiere dlor, quand le prince ouvrit les yeux et se trouva, a sa grande surprise, en presence de trois belles ama- zones. Elles etaient en armures, coiffees de casques et armees de lances et de glaives. Un heureux- melange de grace feminine et de male prestance leur don- nait un charme tout at fait particulier. Elles le saluerent tres poliment et l'invi- Aterent at les accompagner au palais de la reine. Introduit dans la salle du trone, le prince vit lareine assise en grande ceremonie, entouree de sa cour et de ses gardes. Elle etait toute jeune et d'une beaute exquise. Elle repondit a son salut par un sourire gracieux et lui dit: ' A Sois le bien venu mon cher prince! Nous ferons de notre mieux pour rendre ton sejour heureux, et tous les plaisirs que la terre puisse offrir aux mortels,' tu les gozitevfas chez nous. Mais pour trois jours seulement. Car une vieille et sainte loi de mon pays que je n'ai point le pouvoir d'abolir, nous impose le triste devoir de te tuer le soir meme du troisieme jour. Elle Ht 1111 Siglle de la 'CHS et ICS amazones emmenerent le prince. Tout terriiie qu'il etait, il n'avait par le temps de s' abandonner at ses pensees, car il fut lance d'un amusement dans l'autre, de sorte qulil oublia meme le triste sort qui 1'attendait 166 Z I i 1, i ir if 3 . 1 , v 4 I c 1 i f ! J I F 1 Je.

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