Le Lycee Francais de Los Angeles - Actualites Yearbook (Los Angeles, CA)

Page 16 text:

FOUNDERS RAYMOND KABBAZ ESTHER KABBAZ 12

Page 15 text:

w IU.3 Escher Kabbaz j Lycee Fouuder and Director, with the Honorable Shimon Peres, Chairman of the Labor Party (Parliament of Israel) at the Los Angeles World Affairs Council.

Page 17 text:

Valedictorian ' s speech Pascale Le Draoulec I ' avais six ans lorsque je franchis pour la premiere fois la haute grille du Lycee Francais. Malgre mon petit uniforme cartesien qui me donnait un air important, cela n ' allait pas sans apprehension. ]e me souviens que ma mere avait du me pousser avec fermete, mais je savais qu ' elle aussi avait le coeur gros. Mm. Hayek m ' avait pris par la main et sans me retourner j ' avais disparu parmi la foule d ' eleves en uniformes avec mes deux tresses mon beret bleu mes gants blancs, et mon cartable sur le dos qui etait rempli de livres et de cahiers d ' ecriture qui ont ce parfum si particulier. C ' cst ainsi que sur cette colline couverete de palmiers je m ' em- barquai sur une longue aventure remplie de souvenirs que je n ' oublierai jamais. Mon premier jour a la grande ecole, je sentai malgre mon jeune age que tous ces professeurs, tous ces eleves, le vieux batiment par lui-meme allalent jouer un role tres important dans ma vie, mais lequel? L ' education que j ' allais y recevoir s ' ajouterait a celle deja prodi- guee a la maison et eventuellement cela devait me preparer a I ' ecole de la vie Enfin c ' est ce gu ' on me disait, mais pour moi II n ' y avait qu ' une ecole mon ecole avec toulc sa physionomie propre. Je dois avouer que le debut etait tres difficile. Par exemple je me rappelte de la premiere fois que j ' ai ete punle par M. Kabba7, Du haut de mes six ans j ' avais ose braver I ' ordre etabli en montant au plus haut de cette fusee metalliquc qui orne notre cour. La voix tonitruente de m. Kabbaz quand il m ' avait apercue resonne toujours a mes oreilles. je me souviens aussi de ma premiere fete costumee au Lycee. )e me ' etais trompec d ' une jour- nee entiere sur la date de cette fete et j ' etais arrivee a I ' ecole at 8:45 precise comme tous les matins deguisee en vendeuse de fleurs, parmi la foule de jupes grises, de vestes bleues et de cravates rouges. Moi, je n ' y voyais aucun inconvenient et me voila un bou- quet de geraniums a la main en train de vendre mes fleurs dans la cour, joyeusement lorsque je me fis drolement grondee. ) ' en avals pleure toute le journee tant j ' avais ete vexee. Vous devez vous demander a present (omment j ' ai pu endurer pendant douze ans cette dis ipline de fer eh bien! C ' est facile j ' aimais I ' ecole, ou plutot j ' aimais mon e( ole. L ' ambiance y etait bonne, les professeurs sympathiques et les camarades nombreux et de ce fait je n ' ai jamais considere I ' ecole comme une obliga- tion ecole qui m ' etait imposee. je crois que c ' est pour cela que je suix si reconnaissante envers le Lycee qui a su creer puis maintenir en moi le desire d ' apprendre. Ccrtes il existe dans tous les enfants la capacite d ' apprendre. Cela est un phenomenc de la nature. Cependant ce sont la volonte et le desir d ' apprendre qui font defaut chez les enfants. En ce cas la le role du professeur, plutot que d ' cnseigner au sens commun du mot, est de creer les conditione favorables dan lequelles I ' enfant peut le mieux apprendre par lui-meme, et voila ce que les profes- seurs ont fait pour moi depuis douze ans. C ' est maintenant alors qu ' a la fin de ma scolarite je peux prendre un recul sur moi-meme et rcflechir a la question suivante: Est-ce que l ' education que j ' ai recu au Lycee Francias m ' a bien prepare pour la vie d ' adulte, celle qui commence aujourd ' hui? Je crois que la reponse est oui . Bien evidemment au niveau scolaire et educa- tif, le bilan est positif; je suis entree au Lycee a six ans ne sachant lire ou ecrire ni en francais n i en anglais et j ' en ressors a dix-huit ans parfaitement bilingue. Les avantages de pouvoir dominer deux lan- gues differentes sont nombreux et evidents. Surtout j ' apprecie le fait de pouvoir parler avec mes parents dans leur langue natale alors que je suis nee et que nous habitons aux Etats-Unis. Grace au Lycee I ' ai pu gardcr mes racines francaises lout en possedant une grande culture americaine. D ' autant plus j ' ai eu le privilege a la grande difference des etu- diants americains de mon age de prendre des cours de philosophie, de literature francaise, de latin d ' espagnol d ' histoire mondiale et d ' economie qui non seulement m ' ont beaucoup interesse mais qui m ' ont donnee egalement les bases d ' une culture generale. Platon a dit que l ' education est la premiere et la plus belle des choses que le meilleur des hommes puisse posseder, Je crois que le Lycee m ' a donne ainsi qu ' a tours les autre eleves la possibilite d ' acceder a u rang des meilleurs. Cependant l ' education ne concerne pas I ' intellect seulement. A une epoque ou les etablissements d ' enseignement n ' existaient pas, la plupart des gens etaient illetres, mais cela ne veut pas dire qu ' ils n ' etaient pas eduques. Car l ' education ne se limite pas aux murs de la salle de classe ou a la blancheur de la craie ou aux lunettes du professeur. L ' education c ' est la vie; elle concerne I ' homme tout entier:son pouvoir creatif, son imagination, sa curiosite, ses senti- ments et son ame. Plus important encore, je crois que le meilleur type d ' education qu ' un homme puisse s ' offrir est celle qui se trouve dans les rela- tions humaines. car apres tout a quoi sert notre culture si nous ne pouvons la partager avec autrui? Au Lycee Francais j ' ai eu la chance de connaitre en douze ans beaucoup d ' eleves et de professeurs venant des quatre coins du monde. Chaque personne que j ' ai rencontree dans le cadre du Lycee m ' a apporte quelquerchose de different surtout les enfants de race, de nationalite ou de situation sociale differente de la mienne. A travers ces relations je me suis rendue compte d ' une chose c ' est que chacun a son histoire et c ' est en la partageant que des liens se resserrent et que des amities naissent. Je parle surtout ici des eleves de TERMINALE. Certains d ' entre eux je connais de- puis dix ans deja, et ici s ' acheve pour nous une ere de travail en commun qui nous a prepare pour la poursuite de nos etudes. Nous devons pour cela sans doute nous separer car nous n ' avons pas tous des ambitions communes, Les universites vers lesquelles nous nous dirigeons nous les avons choisis en fonction du type d ' education qu ' elles dispensent et du serieux de leur nom. Ces etabalissements vont nous separer momentanement, mais je suis convaincue que que quelque soit la distance qui nous eloigne nous ne pourron s oublier les moments de joie lors des retrouvailles a la fin des va- canes, de crainle devant les examens, ces moments de rires, d ' an- goisse, de foile, depression, d ' amour, d ' amitie mais surtout de soli- darite que nous avons parlages Aux eleves de TERMINALE Je sou- haite que tus vos voeux et vos ambitions se realisent, mais surtout que vous soyez toujours aussi heureux que nou I ' avons ete au Lycee. Mme Kabbaz a dit une fois en s ' addressant a ses eleves: POUR BIEN DIRIGER UNE ECOLE, TROIS QUALITES SONT INDISPENSA- BLES. IL EST ESSENTIEL D ' ABORD D ' AVOIR UNE BONNE SANTE. LA DEUXIFMF QUALITE INDISPENSABLE FST LE SENS DE L ' HU- MOUR, ET TROISIEMENT IL FAUT AVOIR DU CARACTERE ET PAREOIS MEME MAUVAIS CARACTERE. Eh bien! Mme. Kabbaz je remerc ie le Bon dieu aujourd ' hui de vous avoir dote de ces trois qualities, car c ' est grace a cela que j ' ai pu, comme Voltaire cultiver mon jardin. . . 13